Souris domestique

Souris domestique

Souris domestique

Qu’est-ce que c’est ?

La souris domestique, Mus musculus, est un petit rongeur de la famille des Muridés, originaire d’Asie du Sud-Est et désormais présente dans le monde entier en tant qu’espèce commensale de l’homme. Elle mesure de 6 à 9 cm hors queue (qui peut ajouter 5 à 10 cm supplémentaires) et pèse entre 15 et 30 grammes à l’âge adulte.

Son pelage est généralement grisâtre à brun clair, avec un ventre plus pâle, mais on observe des variations de couleur selon les sous‑espèces et les conditions environnementales.

Les grandes oreilles translucides et les yeux noirs proéminents lui confèrent un excellent sens de l’ouïe et de la vision crépusculaire, tandis que ses longues vibrisses (moustaches) sont essentielles pour la navigation dans l’obscurité. Les incisives, de couleur jaune orangé, croissent continuellement et nécessitent un grignotage régulier de matériaux durs pour s’user.

Sur le plan taxonomique, Mus musculus comprend plusieurs sous‑espèces (notamment M. m. domesticus, M. m. musculus, M. m. castaneus) qui se sont hybridées dans de nombreuses régions. Cette espèce est également largement utilisée en recherche biomédicale sous forme de souris de laboratoire, témoignant de sa capacité d’adaptation à des milieux confinés reproduits en milieu scientifique.

Pourquoi agir rapidement ?

La souris domestique se reproduit à un rythme extrêmement rapide : une femelle atteint sa maturité sexuelle dès 5 à 6 semaines, subit un cycle œstral tous les 4 à 5 jours et met bas une portée de 5 à 8 petits après une gestation de 19 à 21 jours. Avec jusqu’à 6 à 10 portées par an, une seule femelle peut engendrer plusieurs dizaines d’individus en quelques mois. Ces rongeurs véhiculent de nombreuses zoonoses : salmonellose (infection gastro-intestinale), leptospirose (infection rénale), hantavirus (atteinte pulmonaire), typhus murin, et sont suspectés de transmettre la trichinose. Leur urine et leurs déjections contiennent des allergènes qui peuvent déclencher asthme et rhinite chez les personnes sensibles, notamment les enfants et les personnes âgées.

En milieu domestique et industriel, les souris causent des dommages considérables : elles rongent câbles électriques, tuyauteries, gaines isolantes et boiseries, augmentant le risque d’incendie et de panne d’équipements coûteux. Elles contaminent également les denrées alimentaires avec leurs poils, leurs fèces et leurs fluides corporels, entraînant gaspillage et pertes économiques importantes, notamment dans les entrepôts, silos et industries agroalimentaires.

Comment les identifier ?

Plusieurs indices permettent de repérer une infestation naissante :

  • Excréments : Petites crottes noires fuselées (3–6 mm), souvent groupées en amas le long des plinthes, dans les placards ou près des sources de nourriture. Les excréments frais sont brillants avant de s’assécher et devenir ternes.
  • Marques de frottement : Une fine pellicule graisseuse (sébum) sur les bordures de murs, conduits et câbles, due au frottement répété du pelage.
  • Traces de grignotage : Petites entailles régulières (1–2 mm) sur le bois, le carton ou le plastique, souvent localisées près des réserves alimentaires.
  • Odeurs caractéristique : Une odeur âcre d’ammoniac dans les zones confinées et mal ventilées.
  • Empreintes : Pistes dans la poussière ou la farine, mesurant environ 12–15 mm de long et 10 mm de large.
  • Bruits : Bruissements de grattement et de piétinement dans les murs, les faux-plafonds ou sous les planchers, surtout la nuit.

Lieux d’infestation typiques

La souris domestique affectionne particulièrement :

  • Cuisines et réserves alimentaires : Placards, plans de travail, derrière les réfrigérateurs et les cuisinières où elle trouve miettes et graisse.
  • Caves et sous-sols humides : Proximité des points d’eau et tranquillité.
  • Comble et greniers : Isolation, matériaux d’emballage stockés et accès limité.
  • Entrepôts, silos et industries alimentaires : Accès aux grains, farines, noix et céréales.
  • Ateliers et garages : Présence d’outils, boîtes en carton et moteurs à graisses appétentes.

Elles creusent ou utilisent des cavités préexistantes (fissures, gaines, passages de câbles) pour établir leur réseau de galerie, souvent près des murs ou à la jonction mur-plancher, dans des zones retirées et sombres.

Signes avant-coureurs

Avant qu’une infestation ne devienne perceptible, recherchez :

  • Nids : Boules d’environ 5 à 10 cm de diamètre, composées de matériaux doux (tissus, papier, isolant) agglomérés avec des poils et de l’urine.
  • Augmentation des déjections : Groupes de crottes plus denses et récentes.
  • Déplacements verticaux : Présence de rongeurs dans les hauteurs (plafonds, combles) signe d’une colonie installée.
  • Changements de volume dans les stocks : Baisse inexpliquée de nourriture ou de matières premières.

Méthodes d’éradication professionnelles

Les dératiseurs professionnels appliquent une stratégie intégrée :

  1. Inspection et diagnostic : Cartographie des points d’entrée, utilisation de poudres traceuses et thermographie pour repérer le flux de chaleur émis par les rongeurs.
  2. Calfeutrage : Étanchéification des ouvertures supérieures à 4–5 mm, pose de grillages inoxydables, de boudins d’étanchéité et de mastics adaptés.
  3. Piégeage sélectif : Installation de tapettes à ressort, de pièges vivants et de stations d’appât pour limiter les risques de non‑cible, positionnées selon les couloirs de déplacement identifiés.
  4. Appâts rodenticides : Utilisation d’anticoagulants (bromadiolone, difénacoum) dans des boîtiers sécurisés et verrouillables, renouvelés sur plusieurs semaines pour garantir la maturation des populations.
  5. Suivi et évaluation : Surveillance hebdomadaire ou bi‑hebdomadaire, remplacement des appâts consommés, recollement des traces, collecte et élimination hygiénique des cadavres.
  6. Sanitisation : Désinfection des zones traitées, traitement enzymatique pour éliminer les odeurs résiduelles et diminuer l’effet attractif de l’urine séchée.

Conseils préventifs

Pour réduire durablement les velléités d’installation :

  • Hygiène et propreté : Nettoyage régulier des cuisines et zones de stockage, élimination quotidienne des déchets.
  • Stockage sécurisé : Utilisation de contenants hermétiques en métal ou en verre pour les denrées, maintien d’une distance entre les murs.
  • Entretien des structures : Vérification semestrielle de l’étanchéité des murs, toitures, portes et fenêtres, suppression des fissures et passages inutiles.
  • Gestion des abris potentiels : Élimination des débris, cartons et vieux matériaux non nécessaires, désencombrement des sous-sols et garages.
  • Surveillance technologique : Recours possible à des capteurs ultrasoniques, pièges connectés ou systèmes de détection infrarouge pour une alerte précoce.
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